Voeu au Conseil de Paris sur le Dakar

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voeu concernant le Dakar déposé au Conseil de Paris de ce jour.

Conseil de Paris des 30 et 31 janvier 2006

Voeu relatif au « Dakar »

Déposé par Sylvain Garel et les éluEs du groupe Les Verts

L’édition 2006 du « Dakar » qui s’est achevée le 16 janvier dernier aura coûté la vie à deux jeunes garçons africains, Boubacar Diallo âgé de 13 ans et Mohamed Ndaw âgé de 12 ans, respectivement en Guinée et au Sénégal.

Ce bilan n’a rien d’inhabituel pour une course automobile qui, depuis sa création en 1978, a déjà coûté la vie à près d’une cinquantaine de personnes. Rien de très choquant non plus si l’on en croit les propos du vainqueur de l’édition 2006 Luc Alphand : « Alors oui, je le dis : je suis heureux d’être là et d’avoir gagné cette course. Même s’il faut avoir une pensée pour tout ce s’est passé, ça ne va pas gâcher ce que je ressens, ce que j’ai accompli. »

Au contraire, nous nous associons pleinement aux propos de René Dumont qui, en 1980 dans l’Afrique étranglée écrivait que « Le rallye Paris-Dakar est indécent » et le comparais « à une bande de fêtards qui organisent un banquet, mais pas chez eux, et qui entrent chez un pauvre pour ripailler sans l’inviter à partager. » De même, nous nous associons aux propos d’Albert Jacquard lorsqu’il considérait que ce rallye constituait « une course abominable et scandaleuse (…) preuve d’une sottise totale, surtout d’un mépris pour les Africains et d’un mépris pour le désert qui est une cathédrale. »

En effet, ce rallye est une course meurtrière notamment pour les populations locales mais il est aussi une course arrogante qui fait de l’Afrique, continent dévasté par le sida et la misère, le terrain de jeux de riches occidentaux en mal d’exotisme et de sensations fortes. Cette course a des conséquences environnementales évidentes (pollution, destruction de l’environnement) sans pour autant bénéficier financièrement aux populations locales, comme le suggère Alioune Tine, secrétaire général de la

« Rencontre africaine des droits de l’homme » (RADDHO) qui milite en faveur de la suppression de cette compétition qui, selon ses propres termes, « génère plus de revenus à ses organisateurs qu’aux pays africains qu’elle accueille. »

Pour marquer notre totale opposition à cette compétition que nous voudrions voir disparaître, nous souhaitons que notre Ville ne soit plus sous quelque forme que ce soit associée à ce rallye.

Aussi, sur proposition de Sylvain Garel et des éluEs du groupe Les Verts, le Conseil de Paris forme le voeu :

  • Que la Ville de Paris s’engage à refuser dans le futur tout départ de Paris pour les prochaines éditions de cette course.
  • Que la Ville de Paris veille à ce que son nom ne soit plus associé, comme c’est encore trop souvent le cas notamment dans les médias, à cette scandaleuse course automobile.

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